"Florilège..."

Peindre « La Fleur au Pinceau » est d’une grande difficulté, ceci au risque de se perdre, et si ce n’était si difficile, ce ne serait guère exaltant.

Les fleurs semblent être une des plus belles manifestations de la beauté naturelle. Outre l’évidence sublime et apothéotique, elles nous surprennent aussi par leurs métamorphoses, leur fragilité, leur caractère si passager.

Il est tentant pour un peintre de paraphraser, et ceci en peinture, Michel de Montaigne en sa phrase remarquable:
» je ne peins pas l’être, je peins le passage «

Depuis la plus haute antiquité l’homme tente de peindre les fleurs et cela permit la création de fabuleux chefs-d’oeuvre. Mais depuis la fin du 19eme siècle, en art officiel, la peinture de fleurs est considérée comme mineure. Reléguée sinon méprisée au rang d’art anecdotique, ou décoratif, sinon d’aimable passe-temps…

Pourtant s’y essayer en « Peintre » en évitant les écueils du charme et de la joliesse serait en fait tenter l’expérience d’une peinture totale, où formes, rythmes, couleurs, matières participeraient d’une danse vertigineuse. Et ceci sans passéisme, ni naturalisme besogneux.

Par la Peinture saisir dans ce qui passe » le Passage « qui lui ne passe jamais, exprimera la splendeur de l’évènement nouveau, manifestation de l’éternité intemporelle, la permanence de l’impermanence.

Aussi ce sera par l’expérience du présent dans le passage que l’on peut

 » être « 

Unifié au présent, ne pas exister, se laisser traverser, peindre, transmettre, toucher les cœurs.

Il se pourrait que ce soit par la démonstration d’un vécu intense, ce par certains artistes totalement investis, en peinture par exemple ou en d’autres formes d’expressions artistiques, que des œuvres d’Art remarquables ne vieillissent pas et restent étrangement belles, ce bien au delà du temps et des modes.

Nous essaierons donc de peindre des Fleurs…

Alain Thorez, 2022..

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