Alain Thorez
Artiste-Peintre
Peindre « La Fleur au Pinceau » est d’une grande difficulté ceci au risque de se perdre et si ce n’était si difficile ce ne serait guère exaltant…
Contempler les Cimes se balançant au vent.
Les peindre sur le motif d’après nature,
tel un rituel sanctifiant, est un immense privilège…
» VENUS.. »
EDEN ou l’âge adamique. Tenter d’évoquer, de peindre des êtres humains en pleine nature, qui aucunement ne seraient en rupture. Mais faisant partie intégrante de l’environnement naturel et ceci dans un temps suspendu, participant de l’éternité paradisiaque…
De ce côté ci du monde où en comparaison des africains de mon Congo natal, les corps des citoyens occidentaux lambdas sont plutôt peu épanouis, m’apparaissait alors une saisissante aberration. – Le « Culturisme » ! qui symboliquement me semblait exprimer, comme à contrario, la perte de notre animalité. Paradoxalement, par un narcissisme grotesque et emphatique on semble, ici, remplacer le beau et le naturel, (paradis perdus ? ) Par le « plus » et l’artificiel!.. Ceci avec l’aide des hormones bien sûr !
A mon retour définitif d’Afrique où j’étais né, je fus frappé par l’artificialité du monde occidental, ce qui alors me parut une délirante dérive consumériste. Mais ce qui me surprit aussi c’était la « grisaille » qui teintait l’existence de mes nouveaux compatriotes. Il y avait certes les couleurs outrancières du monde de la publicité, mais pour la grande majorité mener une existence banale semblait être la règle, un monde aimable somme toute recherchant prioritairement de satisfaire sa paix du ventre et du portefeuille !
Des dessins d’hommes en fin de vie, ils furent beaux, jeunes et menèrent une existence digne. Travaillèrent dur ceci dans l’espoir d’être heureux. En fin de vie se retrouvèrent en hospice au « Bon Air » parqués au troisième étage à la section des séniles déments.. par intermittences retrouvant quelques moments de lucidité, ouvrant les yeux effarés se demandaient ce qu’ils faisaient là !!??..
